Le tabac et l’excès d’alcool sont deux poisons reconnus, associés à l’augmentation des grandes maladies chroniques que sont les maladies cardiovasculaires, le diabète et les cancers. Il en est un que l’on consomme encore en totale liberté et en toute abondance : le sucre, responsable de l’explosion de l’obésité et du diabète. Au final, nos trois ennemis – le tabac, l’alcool et le sucre – sont directement liés aux 35 millions de décès dans le monde dus aux maladies chroniques.
Ces faits sont dénoncés par trois scientifiques de renom, Robert Lustig, Laura Schmidt et Claire Brindis, dans la très célèbre revue américaine « Nature ».
Le sucre est omniprésent ; il se cache partout, des céréales du petit-déjeuner aux boissons, en passant par tous les produits industriels. On en consomme des quantités astronomiques (notre consommation de sucre a quadruplé en 50 ans, parallèlement à la progression des maladies chroniques !) qui se révèlent aujourd’hui toxiques. Au-delà de l’excédent d’apports caloriques, notre surconsommation de sucre se traduit par le syndrome métabolique : obésité abdominale, hypertension, élévation des triglycérides, résistance à l’insuline, diabète. Le fructose a par ailleurs des effets sur le foie identiques à ceux de l’alcool (lui-même un produit de la fermentation du sucre). Bien évidemment, de telles conséquences se traduisent par un impact social considérable (perte de productivité, soins médicaux).
Face à cette situation, les gouvernements sont appelés à se mobiliser et à mettre en place des mesures visant à limiter cette consommation excessive et toxique de sucre. Si les consommateurs doivent être incités à diminuer leur consommation, les industriels ont un rôle encore plus important à jouer. Déjà, l’idée d’une taxation du sucre et de tous les aliments industrialisés riches en sucres ajoutés (boissons sucrées, sodas, jus de fruits, lait chocolaté, céréales, etc.) est proposée. À l’instar du prix du tabac, la hausse des prix des produits sucrés pourrait être dissuasive… Toutes les stratégies doivent être envisagées.