Le mariage gay et le protestantisme français : évolutions, débats et chiffres clés
La question du mariage homosexuel a profondément marqué le paysage religieux français, notamment au sein de la Fédération protestante de France (FPF). Ce dossier propose un panorama des principales évolutions, des débats internes et des positions adoptées par les grandes Églises protestantes françaises sur ce sujet, tout en présentant des chiffres clés pour mieux comprendre leur poids dans la société.
Positions officielles et évolutions internes
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En 2012, la Fédération protestante de France s’est officiellement opposée à l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe, invoquant une réflexion anthropologique et symbolique, tout en appelant à la tolérance et au débat public. Elle rappelle que, pour les protestants, le mariage n’est pas un sacrement et relève du législateur, non de l’Église.
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Malgré cette opposition initiale, plusieurs Églises membres de la FPF ont progressivement ouvert la possibilité de bénir religieusement les couples homosexuels mariés civilement, chacune à son rythme et selon ses propres débats internes.
Trois grandes Églises pionnières
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Mission populaire évangélique de France : Première Église protestante française à autoriser, dès 2011, la bénédiction de couples homosexuels mariés civilement.
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Église protestante unie de France (EPUdF) : Issue de la fusion des luthériens et réformés en 2013, l’EPUdF a ouvert en 2015 la possibilité pour ses pasteurs de bénir les couples homosexuels mariés, tout en laissant la liberté de conscience à chaque pasteur et paroisse. En 2021, elle a célébré la première bénédiction publique d’un mariage de deux pasteures lesbiennes, marquant une étape symbolique majeure.
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Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) : Après plusieurs années de réflexion, l’UEPAL a autorisé en 2019 la bénédiction des couples mariés de même sexe, avec une clause de conscience pour les pasteurs et paroisses réticents.
Débats internes et liberté de conscience
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L’ouverture à la bénédiction des couples homosexuels a suscité de vifs débats au sein des synodes, certains membres restant attachés à une lecture traditionnelle des textes bibliques.
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Dans toutes les Églises ayant ouvert la bénédiction, la liberté de conscience est garantie pour les pasteurs et les paroisses, évitant ainsi toute imposition uniforme de la pratique.
Chiffres clés du protestantisme français
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L’Église protestante unie de France (EPUdF) compte environ 420 à 480 paroisses, 1 000 lieux de culte, et entre 400 000 et 500 000 personnes faisant appel à ses services religieux, soit environ 20 à 25 % des protestants français.
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L’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) regroupe environ 250 paroisses et 250 000 membres, représentant la quasi-totalité des protestants historiques en Alsace-Moselle et environ 12 à 13 % des protestants français.
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En France, on estime à 1,5 à 2 millions le nombre de personnes se déclarant protestantes, soit 2,3 à 3,1 % de la population.
La question du mariage homosexuel continue de susciter des débats importants au sein du protestantisme français. Si la Fédération protestante de France (FPF) a exprimé en 2012 son opposition à l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe, plusieurs Églises membres, telles que l’Église protestante unie de France (EPUdF) et l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), ont évolué vers une plus grande ouverture en permettant la bénédiction religieuse de couples homosexuels mariés civilement. Cette évolution s’est accompagnée de débats internes et du respect de la liberté de conscience de chaque pasteur et paroisse, illustrant la diversité des positions au sein du protestantisme français.
Les arguments théologiques s’appuient sur différentes lectures bibliques. Certains courants invoquent des textes comme Lévitique 18:22 (« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme ») ou 1 Corinthiens 6:9-10 pour défendre une vision traditionnelle du mariage. D’autres mettent en avant l’accueil, l’amour et la fidélité, citant par exemple 1 Jean 4:7-8.
Références bibliques principales
- Lévitique 18:22
- Lévitique 20:13
- Genèse 2:18-24
- 1 Corinthiens 6:9-10
- 1 Jean 4:7-8
- Luc 7:1-10
- Matthieu 8:5-13
