La théologie féministe n'est pas une théologie de femmes ou une revendication faite par des femmes pour obtenir des droits ou des rôles prépondérants dans les Églises. Les femmes ont accès aux études théologiques et aux ministères consacrés depuis de nombreuses années. La première femme française fut Madeleine Blocher-Saillens, nommée pasteure de plein droit en 1929 par le conseil de l’Église évangélique du Tabernacle, à Paris. Le féminisme en théologie va beaucoup plus loin. Comme le dit si bien Dorothee Sölle (théologienne protestante allemande): «Nous ne sommes pas restés du gâteau, nous avons fait de faire un autre. »
La théologie féministe se présente donc avant tout comme un mouvement qui s'oppose non pas aux hommes, mais qui est aussi système masculin, patriarcal. Le mot-clé est bien celui de patriarcat. Le patriarcat signifie l’autorité des paterfamilias. Le sociologue Manuel Castells définit la société patriarcale comme un modèle sociétal d’autorité institutionnalisée par les hommes. Au demeurant, ce qu'elle s'appelle système patriarcal désignent bien plus qu'elle étaitune domination masculine. Il se repère dans la société comme un système d'accumulation de pouvoir, de profit, de prestige et de définition des valeurs au masculin. Le féminisme, en tant que mouvement, avec ce système et ses valeurs, quand il paraissait à une attitude et un esprit de domination de genre. C’est cela même qui permet l’accès des hommes au féminisme et qui se relâche aux autres mouvements de libération.
Les chantiers ouverts
Trois chanteurs principaux ont été ouverts par le féminisme protestant. D’abord, le féminisme théologique combat pour l’égalité. Il est engagé «contre l’abolition de toute discrimination raciale» et pour une meilleure condition de la femme. En 1838, Sarah Grimké a publié un livre sur ce sujet; livre qui fera date. Ensuite, la théologie féministe s’insurge contre une lecture patriarcale de la Bible. L’Américaine Mary Daly, philosophe et théologienne, s’oppose même fortement à l’histoire de Dieu. Enfin, le féminisme téologique se bat pour la reconnaissance d'une pleine altérité. La différence est d’abord une relation à l’autre, avant une relation avec l’autre sexuel. Reprenant le mot de S. de Beauvoir, une théologienne protestante précise que le féminisme se forge dans l’histoire de ces combats. C’est pourquoi elle disait: «On naît pas féministe, on devient! »
Je me demande…
Ce qui est à l'origine d'une théologie féministe? C’est la négation des femmes, leur nom en théologie patriarcale qui les pousse à se réapproprier la Bible.
Quelles sont leurs remises en cause? L’Américaine Mary Daly, philosophe et théologienne, s’exécute par exemple à l’endroit même de Dieu masculin.
Quels sont les «textes patriarcaux» queelles sont réinterrogées? Les textes de la Création de la Genèse qui sont subordonnés à la femme à l’homme. Elles intègrent une nuance entre «différence» et «altérité».
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Auteur Alice Papin
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