Le pasteur Joël Constantin, maestro de la chorale évangélique « Vox dei populi » dont le tube « Rekonfò » passe en boucle sur les ondes des médias haïtiens, s’est éteint dans les bras de sa femme Elda Constantin dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 juillet au Kings County Hospital Center, à New York (USA). Hospitalisé depuis quelques semaines, il était atteint d’une tumeur cancéreuse au rein gauche.
Agé de 44 ans, dont 12 consacrés à la chorale évangélique « Vox dei populi », le maestro Joël Constantin était malade depuis quatre ans. Pasteur titulaire de l’Eglise chrétienne d’Haïti de Santo (nord de la capitale), en juin dernier, il avait dû être remplacé au pupitre en raison de son état de santé.
La vie du maestro Joël Constantin a cependant basculé en mai 2010 alors qu’il s’apprêtait à se rendre à son travail. Il était en train d’enfiler sa chemise, quand il ressentit tout à coup une forte douleur au bras, suivi d’un bruit sec. Il réalisa, terrifié, que son bras gauche venait de se casser net. Après un séjour à l’hôpital, le diagnostic tomba, tout aussi alarmant : il est atteint d’une tumeur cancéreuse au rein gauche. Les examens médicaux réalisés dans un centre médical de la capitale, puis en République dominicaine, révélèrent que les muscles de l’épaule (la clavicule et l’omoplate) étaient eux aussi atteints par le mal.
Dès ce jour, sa vie a changé. Avec ce drame qui a conduit à l’amputation de son bras gauche, ce père de quatre enfants a vu tous ses rêves balayés. Néanmoins, avec l’appui de sa famille et de ses amis, il croyait fermement qu’il pourrait toujours servir son pays.
Six jours avant sa mort, le maestro Joël Constantin, dans une vidéo publiée sur la page de ses proches, a remercié tous ses frères haïtiens, qui se sont mobilisés au cours de ses trois années de traitement, pour lui permettre de subir aux États-Unis d’Amérique des opérations qui ont coûté des milliers de dollars.
Dans un tweet, Jean Samuel Irandor, un ami du défunt, s’est dit «catastrophé» d’apprendre la mort de Joël Constantin qui est parti pour l’au-delà deux ans après le décès de son père Wilson Constantin. « Un ami, un frère, mon maestro […], je me rappelle des jours inoubliables où nous jouions au football, au basketball, aux dominos, dans la cour de l’église […] enfin», dit-il. Djouby Suphenson, ancien batteur à la chorale, qui a vu le maestro aux dernières heures de sa vie, dit avoir quitté l’hôpital ce soir-là vers 11 heures 35 alors que le maestro s’est éteint vers 3 heures du matin. Il a salué la mémoire d’un « maître intransigeant mais profondément humaniste», qui a dirigé avec brio la chorale Vox dei populi.
Pour l’instant, les proches du défunt annoncent que la dépouille du feu maestro sera rapatrié en Haïti ce jeudi 17 juillet et la date des funérailles sera annoncée sous peu.
Amos Cincir
source: Ticket Magazine
